Vacances dans le Var : itinéraires et découvertes
Dès les premiers kilomètres, le Var déploie sa palette de bleus et de verts, ses roches rouges, ses forêts de chênes-lièges et ses vignes en restanques. Entre littoral ourlé de caps sauvages, îles préservées et arrière-pays constellé de villages perchés, le voyage trouve son rythme dans des étapes courtes mais intenses. On passe d’un port animé à une abbaye cistercienne enveloppée de silence, d’un marché où brillent les figues de Solliès à une crique d’eau limpide à Porquerolles. Le secret d’un séjour réussi tient à un enchaînement harmonieux, à la façon d’un chemin de senteur et de lumière que l’on suit au gré des saisons et des envies.
Le littoral ouest, de Bandol à Toulon : un fil côtier vivant
Commencer par le rivage ouest permet de s’immerger immédiatement dans l’art de vivre méridional. Bandol ouvre la route avec son front de mer bordé de palmiers, son port qui diffuse des parfums d’embruns et de pinède, et ses caves où l’on apprend à reconnaître la main du Mourvèdre dans les grands rouges de l’appellation. Juste à côté, Sanary-sur-Mer, aux façades pastel, déploie sur ses quais une collection de pointus qui filent en mer avant l’aube. Lorsque le soleil monte, les terrasses s’animent et le marché, qui a forgé sa réputation bien au-delà de la région, devient un théâtre délicieux des saveurs locales.
Au large de Six-Fours-les-Plages, la traversée vers l’île des Embiez transporte dans un autre tempo. Le petit train des senteurs, les criques aux eaux claires et les sentiers qui serpentent entre pins et arbousiers donnent envie de prolonger la halte. Plus près du continent, la lagune du Brusc offre, à marée calme, une lumière nacrée où glissent paddles et kayaks. En revenant vers la grande rade, Toulon se dévoile sous des angles multiples : l’animation de son marché du Cours Lafayette, la rade que l’on découvre lors d’une promenade en bateau entre forts et arsenaux, la muséographie du Musée National de la Marine, autant de portes d’entrée pour comprendre le dialogue entre la ville et la mer.
Au-dessus, le mont Faron veille. On y accède par le téléphérique qui s’élève au-dessus des toits et des oliveraies, jusqu’à un belvédère où la rade s’ouvre comme un amphithéâtre. À son sommet, un mémorial rappelle le Débarquement de Provence et ancre l’ascension dans l’histoire. La descente vers le Mourillon, avec ses plages urbaines familiales, permet une baignade finale avant de poursuivre l’itinéraire vers l’est, là où le littoral change subtilement de caractère.

Un bord de mer facile à explorer sans voiture
Sur cette section du Var, la ligne ferroviaire dessert Bandol, Sanary–Ollioules, La Seyne–Six-Fours et Toulon, ce qui rend possible un séjour léger, à pied et en train, alternant balades sur le sentier du littoral, découvertes des ports et escapades insulaires. L’odeur des pins, le bruit du ressac sur les galets et l’activité des pêcheurs composent une bande-son que l’on réécoute à chaque arrêt. À la belle saison, la navigation municipale augmente, et les embarcadères bruissent d’accents souriants en partance pour les îles.
Presqu’île de Giens et Îles d’Or : la parenthèse insulaire
La route vers Hyères change le paysage. Les palmiers, la lumière matinale sur les salins et les silhouettes lointaines des îles d’Or annoncent une escale d’un tout autre registre. La presqu’île de Giens, reliée par un double tombolo unique en Europe, déploie une géographie de criques aux eaux translucides, de petits ports comme La Madrague ou La Tour Fondue, et de plages ourlées de posidonies sèches que la mer ramène comme un trésor fragile. Le regard est happé par les voiles qui filent vers Porquerolles, symbole d’un Var insulaire qui préserve ses secrets.
Porquerolles : douceur des criques et vignobles
Une fois débarqué sur Porquerolles, le pied s’ajuste à la douceur du sable et des pistes. Le village, discret, offre tout ce qu’il faut pour organiser une journée ou plusieurs nuits : locations de vélos, ravitaillement, terrasses ombragées. En quelques tours de roues, on rejoint la plage Notre-Dame, élue pour la couleur irréelle de son eau, ou la baie d’Argent, où l’ombre des pins se ménage à l’abri du vent. Des vignes s’étirent autour des mas; certaines propriétés proposent des visites qui racontent l’histoire agronomique et culturelle de l’île. La Fondation Carmignac, à l’orée des pins, propose des expositions qui dialoguent avec la nature environnante, ajoutant une dimension artistique à la randonnée.
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La côte sud, plus sauvage et battue par les vagues, se mérite. Les falaises et les points de vue autour du Langoustier invitent à la contemplation, tandis que le fort Sainte-Agathe, à deux pas du village, offre une lecture panoramique des reliefs et des courants. Ici, la mer n’est jamais un simple décor, elle dessine l’itinéraire.
Port-Cros : un cœur marin protégé
Port-Cros, cœur historique du Parc national, impose sa règle du jeu : des sentiers balisés, une faune sous-marine qui se dévoile à l’heure où la lumière transperce l’eau, et une quiétude qui se respecte. Les chemins à flanc de côte mènent à des anses où poser masque et tuba suffit pour approcher sars, dorades et girelles. Loin de l’agitation continentale, l’île encourage l’écoute des bruits infimes, les pas feutrés sur la terre rouge, le souffle de la mer. Les forts, veillant sur les collines, gardent la mémoire des différents usages du rivage. On en repart avec une compréhension plus fine des enjeux de protection, du rôle des herbiers de posidonies et des règles d’un mouillage responsable.
Île du Levant : naturisme et sentiers parfumés
Plus à l’est, l’île du Levant a forgé une identité singulière autour d’une tradition naturiste assumée. Hors du hameau d’Héliopolis et des espaces encadrés, les sentiers qui longent les falaises et les maquis dispensent des parfums de cistes et de romarin. L’énergie y est différente, plus introspective, comme si le pas s’y faisait naturellement plus lent. En respectant les usages et la quiétude des lieux, la visite se transforme en une méditation sur l’essentiel : la mer, le vent, la pierre et la lumière.
Golfe de Saint-Tropez et Maures : glamour et forêts
Changer de rive pour atteindre le golfe de Saint-Tropez, c’est accepter un contraste. Les bateaux brillent, les enseignes aussi, mais il suffit de s’éloigner de quelques rues pour retrouver l’âme d’un village de pêcheurs. De bon matin, sur la place des Lices, les parties de pétanque reprennent droits, les boulistes s’installent à l’ombre des platanes et les senteurs de café et de brioche s’entremêlent. Le port, où les pointus voisinent avec les yachts, reste un théâtre vivant que l’on parcourt avec curiosité. Un peu plus loin, Port Grimaud, entre lacis de canaux et pontons fleuris, offre une architecture lacustre audacieuse que les bateaux-bus relient au reste du golfe.
De l’autre côté, Gassin et Ramatuelle, perchés au-dessus des vignes et des pins parasols, dévoilent des ruelles étroites et des belvédères au long regard. La route mène ensuite vers les caps. Cap Camarat, Cap Taillat, Cap Lardier, autant de promontoires qui alternent plages blondes et cordons de granit rosé. En suivant le sentier côtier, on perçoit l’œuvre patiente du vent et de la mer dans les formes des criques et des pointes. Les jours de mistral, la mer se hérisse d’embruns et la promenade prend un ton épique. Lorsque le calme revient, l’eau retrouve sa transparence, et les posidonies se devinent depuis les rochers.
Bormes-les-Mimosas et la route du mimosa
En quittant le golfe vers l’est, la route traverse les premiers reliefs des Maures et débouche sur Bormes-les-Mimosas, qui porte bien son nom lorsque l’hiver avance. Entre janvier et mars, la floraison jaune éclaire le moindre talus, les ruelles s’habillent de bouquets et la lumière se fait miel. Le village ancien, serré autour de ses passages voûtés, offre un point de vue superbe sur les îles. Plus bas, l’anse de Cabasson déroule un ruban de sable avec, à l’extrémité, la silhouette du fort de Brégançon sur son îlot rocheux, résidence présidentielle que l’on peut parfois visiter lorsque le calendrier l’autorise. Les Maures, eux, étirent leurs courbes boisées jusqu’à Collobrières où la châtaigne, l’abbaye de la Verne cachée dans un vallon profond et l’odeur du liège rappellent l’âme forestière du Var.
L’Estérel et la riviera varoise : la roche rouge contre l’azur
À partir de Saint-Raphaël, la mer se heurte à des orgues de porphyre rouge qui toutes scintillent sous le soleil. La corniche d’Or déroule ses virages entre mer et falaises; chaque crique dérobe une eau d’un bleu dense qui contraste avec la roche. Les haltes à Agay, Anthéor et Le Trayas changent la perspective et chacune offre un sentier vers les hauteurs. Monter au Cap Roux ou au Pic de l’Ours, c’est scruter un horizon immense où les îles d’Hyères, parfois, se dessinent par temps clair. Le Dramont, avec sa plage de galets roulés et la silhouette de l’île d’Or, garde aussi la mémoire du Débarquement de 1944.
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À Fréjus, la parenthèse romaine s’ouvre. L’amphithéâtre, le théâtre, les restes de l’aqueduc racontent Forum Julii, colonie fondée par César et développée par Auguste. La cathédrale et son cloître, aux bois sculptés, invitent à ralentir dans un espace où la fraîcheur de la pierre apaise les ardeurs de l’été. Saint-Raphaël, voisine, propose un front de mer animé et des embarcations qui rallient les criques les plus séduisantes. En arrière-plan, le rocher de Roquebrune, aux formes presque africaines au coucher du soleil, offre des itinéraires de randonnée et d’escalade, ainsi qu’une vue profonde sur la vallée de l’Argens.
Haut-Var et Verdon : villages perchés et eaux émeraude
Ces paysages côtiers n’épuisent pas le caractère du Var. En s’enfonçant vers l’intérieur, une autre Provence apparaît, plus minérale, plus secrète. Les oliviers succèdent aux vignes, les platanes cèdent la place aux chênes verts et les villages se posent sur des promontoires. Draguignan, centre naturel, est une bonne base pour rayonner. La Dracénie déroule ses petites routes qui bifurquent vers Lorgues et son marché généreux, vers Le Thoronet où l’abbaye cistercienne s’élève comme un poème de pierre et de silence. La pureté des lignes, l’acoustique de l’abbatiale et la lumière changeante sur les arcs sont de ces expériences qui s’impriment longtemps dans la mémoire.
Plus à l’ouest, Salernes rappelle la tradition de la céramique, pendant que Villecroze surprend avec ses grottes et son parc arboré de cyprès. Sillans-la-Cascade, quand le débit le permet, offre la vision d’une chute d’eau aux couleurs vert jade, une baignade seulement possible dans les zones autorisées, à distance pour préserver les berges. Aups, à l’ombre des platanes, distille, en saison, l’odeur subtile de la truffe et des marchés d’hiver. En remontant, Aiguines se perche au-dessus du lac de Sainte-Croix, ses volets bleus face au miroir immense dont les rives jouent avec les frontières des départements. Là commence le royaume du Verdon.
Autour des gorges : routes panoramiques et pauses nature
La Corniche Sublime file sur la rive sud, suspendue au-dessus des gorges. Les belvédères, ouverts vers le vide, donnent mesure à la profondeur de la faille et à la puissance du fleuve qui l’a dessinée. Trigance s’accroche à un éperon, Comps-sur-Artuby mène vers des plateaux presque lunaires, Bargème compte parmi ces villages qui respirent le vent et la pierre. Les descentes vers les rives du Verdon, selon l’époque et la réglementation en vigueur, autorisent le canoë, le pédalo ou simplement une marche au bord de l’eau, dans le parfum de la sarriette et du thym chauffés par le soleil. À la fin de l’après-midi, lorsque les falaises se teintent d’ocre doux, le silence redescend d’un cran et les rapaces tracent leur vol sur des ascendances invisibles.
Pays de Fayence et lac de Saint-Cassien
Plus au sud-est, la succession de villages balcon du Pays de Fayence propose une autre lecture du Haut-Var. Tourrettes, Callian, Seillans et Fayence dessinent un chapelet de placettes et de ruelles pavées où les artisans ont gardé leur place. Le centre de vol à voile attire les regards vers le ciel, où les planeurs blanches dessinent des arcs silencieux au-dessus des collines. Plus bas, le lac de Saint-Cassien allonge ses anses entre pinèdes et cannes. Le matin tôt, la surface immobile accueille les randonneurs, les coureurs et les oiseaux. Les baignades alternent avec les tentations de terrasses et de tables cachées dans des mas réhabilités.
Vins, saveurs et marchés : une route gourmande
Le Var a de quoi étonner les palais. Les rosés de Côtes de Provence y sont rois, mais les rouges structurés, les blancs minéraux et les cuvées parcellaires racontent une diversité plus fine qu’on l’imagine. Autour de Bandol, le Mourvèdre donne de la profondeur et du caractère, des notes de fruits noirs, d’épices et parfois d’olive noire, qui s’affinent avec le temps. Dans le Coteaux Varois et les différentes zones des Côtes de Provence, on approche des profils plus floraux, d’une fraîcheur qu’on retrouve dans les soirées d’été à la terrasse des villages perchés. De nombreux domaines accueillent pour des dégustations où l’on apprend à lire le sol, à comprendre le rôle des vents, la parcimonie d’une pluviométrie que la vigne connaît bien.
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Les marchés complètent ce tableau. À Sanary, à Saint-Tropez, à Lorgues ou à Hyères, les étals offrent la Provence dans ce qu’elle a de plus lumineux : tomates charnues, bouquets de basilic, melons parfumés, anchoïade, tapenades, petits fromages de chèvre qui sentent le foin et le soleil. À Solliès-Pont, la figue a droit à son AOP et se décline sur les tables, de la tarte à la confiture, quand vient la fin de l’été. À Aups, en hiver, la truffe réunit restaurateurs, curieux et connaisseurs; le matin a le goût de l’œuf brouillé et de l’huile d’olive nouvelle, tandis que les discussions filent sur l’intensité des arômes. Sur la côte, des bancs d’huîtres de Tamaris apportent une surprise iodée, et la cade toulonnaise, cousine de la socca, s’achète brûlante au coin d’une rue.
Saisons, événements et ambiances
Au printemps, les collines exhalent des notes de genêt et de ciste, l’arrière-pays se prête aux randonnées, la mer se réchauffe doucement et les criques sont encore calmes. L’hiver, la floraison du mimosa illumine l’est du département et les îles retrouvent une solitude qui fascine ceux qui aiment la mer froide et transparente. En été, le littoral bat au rythme des baignades, des dîners tardifs et des feux d’artifice, tandis que les villages du Haut-Var offrent une alternative plus fraîche dans la journée. L’automne, souvent le plus doux pour voyager, apporte des couchers de soleil plus bas, des lumières dorées dans les vignes et des températures parfaites pour marcher sur les caps.
Le calendrier culturel ajoute des temps forts : régates à Saint-Tropez qui rassemblent voiliers classiques et modernes, rendez-vous musicaux à Ramatuelle, expositions insulaires qui se renouvellent, fêtes de village autour de la châtaigne à Collobrières. Même en dehors des grands événements, l’ambiance varoise se goûte dans des gestes simples : une partie de boules au bord de la mer, une lecture sous un pin parasol, une baignade au petit matin quand la plage est encore déserte.
Conseils pratiques et durables pour un road trip varois
Voyager dans le Var, c’est se laisser guider par la nature autant que par le calendrier. L’été, certaines portions de massif, dans les Maures comme dans l’Estérel, peuvent être fermées en raison du risque incendie; l’information quotidienne publiée par la préfecture indique les niveaux de danger et les accès autorisés. Opter pour des marches tôt le matin et en fin d’après-midi permet d’échapper aux fortes chaleurs et d’apprécier les parfums du maquis. Sur le littoral, le sentier du littoral traverse parfois des propriétés privées ouvertes au public; il convient de respecter les recommandations et la signalétique, notamment lors d’épisodes venteux où la mer peut projeter des vagues sur les passages rocheux.
En mer, la protection des herbiers de posidonies impose une attention particulière. Le mouillage sur sable, l’utilisation des zones de bouées quand elles existent et l’évitement des fonds herbeux sont gages de respect de ce patrimoine sous-marin essentiel. Sur les îles, limiter l’usage de plastique, rapporter ses déchets et choisir des crèmes solaires respectueuses de l’environnement marin participent à l’équilibre du parc. Dans l’arrière-pays, l’eau devient précieuse en été; on l’économise dans les hébergements comme au camping, on privilégie les pique-niques sobres et on redescend ses déchets, y compris dans les zones où des poubelles se raréfient pour éviter l’attraction de la faune.
La circulation peut être dense à proximité du golfe de Saint-Tropez et sur certaines pénétrantes côtières en juillet-août. Choisir des bases de séjour et rayonner à la journée plutôt que multiplier les changements d’hébergement fluidifie l’expérience. Le réseau régional ZOU! et les trains desservent bien l’axe littoral; l’intérieur se prête à la location de vélos à assistance électrique, notamment dans la Dracénie où la Vigne à Vélo relie des villages par une voie douce. À pied, de longues portions du littoral se parcourent sur la Méditerranée à vélo (EV8), que l’on parcourt à petites doses selon les sections aménagées.
Trois idées de circuits selon le temps disponible
Un long week-end au bord de l’eau
Poser ses valises à Toulon permet d’embrasser un arc maritime riche en contrastes. Le premier jour, la ville dévoile sa rade, son marché et son panorama au mont Faron. Le lendemain, l’embarquement depuis la Tour Fondue ouvre la porte de Porquerolles. Deux jours se prêtent à l’exploration à vélo, avec une journée orientée plages au nord et une journée plus sauvage au sud, ponctuées d’une visite au fort Sainte-Agathe et, pourquoi pas, d’un détour par un domaine viticole. Le dernier jour, Sanary et Bandol apportent une touche gourmande et vineuse, avec un retour au soleil couchant sur la promenade de Bandol, alors que les voiliers rentrent au port.
Une semaine entre caps, îles et villages
L’idée est de tisser un voyage en deux temps. Commencer par le golfe de Saint-Tropez et ses caps permet d’alterner baignades et randonnées. S’installer à Ramatuelle ou Grimaud, rayonner vers Gassin et La Croix-Valmer, marcher du cap Lardier au cap Taillat, déjeuner à Pampelonne hors des heures d’affluence, s’échapper en fin de journée dans les ruelles perchées pour dîner sous les tilleuls. Puis glisser vers Hyères pour embarquer vers Port-Cros, découvrir la presqu’île de Giens et ses salins au coucher du soleil, et achever par Bormes-les-Mimosas, en flânant dans ses ruelles fleuries. Ce sera l’occasion d’une incursion dans les Maures, jusqu’à l’abbaye de la Verne, pour refermer la semaine sur une note de pierre et de forêt.
Dix jours entre mer et gorges
Sur un temps plus long, l’itinéraire prend de l’altitude. Après une entrée en matière côtière par Bandol, Sanary et Toulon, embarquer pour Porquerolles; puis cap sur l’estérel, la corniche d’Or et les randonnées au Cap Roux. La bascule s’opère ensuite vers l’arrière-pays : Draguignan, Lorgues et l’abbaye du Thoronet pour remonter vers Salernes, Villecroze, puis Aups et Aiguines aux portes des gorges du Verdon. La Corniche Sublime déroule ses pauses panoramiques, et le retour par le Pays de Fayence et le lac de Saint-Cassien conclut le voyage dans la douceur d’une fin d’après-midi au bord de l’eau. Chaque étape propose son rythme, aucune ne s’impose; l’essentiel est de garder une respiration qui laisse place aux rencontres, aux détours, aux siestes à l’ombre d’un platane.
Où dormir et comment se déplacer
Le Var offre une large gamme d’hébergements, des adresses confidentielles au cœur des vignes aux hôtels en front de mer, des chambres d’hôtes dans les villages perchés aux campings familiaux posés près des plages. En haute saison, réserver en amont garantit les meilleurs emplacements, surtout autour du golfe de Saint-Tropez et des îles. En arrière-saison, l’offre s’ouvre et l’on profite de tarifs plus doux, avec l’avantage d’une fréquentation apaisée. Les demeures viticoles autour de La Londe, de Pierrefeu ou de Taradeau permettent d’allier découverte du vin et immersion dans les paysages agricoles.
Pour les déplacements, l’équilibre entre voiture, transports en commun et marche fonctionne bien. Les liaisons maritimes pour les îles d’Hyères sont régulières en saison, plus espacées en hiver; les consulter la veille aide à caler son programme. Sur la côte, la ligne ferroviaire s’avère un atout pour éviter les embouteillages. Dans l’arrière-pays, un pied à terre bien choisi permet des boucles quotidiennes sans passer trop de temps en route. Les vélos à assistance électrique, désormais présents dans beaucoup d’hébergements, favorisent des découvertes lentes et une autre perception des reliefs, des odeurs et des sons.
Moments d’exception à chercher
Au-delà des itinéraires, les vacances dans le Var se tissent avec des instants. Sur Porquerolles, tôt le matin, la plage Notre-Dame résonne de quelques chuchotements, le sable craque sous les pieds et la mer a cette teinte claire qui semble absorber le ciel. Dans l’Estérel, en fin de journée, la roche rouge se met à luire comme une braise, et la randonnée se termine au bruit des merles. À Fréjus, le cloître, lorsqu’il recueille la pluie sur son impluvium, offre une musique patiente qui fait oublier tout le reste. À Collobrières, la châtaigneraie exhale des odeurs d’humus à l’automne; sur les caps, l’odeur du cade prend le relai, surtout après un coup de vent.
Sur la corniche qui file vers Bormes, la silhouette de Brégançon se découpe au crépuscule, et l’on comprend pourquoi tant de regards se perdent à cet endroit. Dans le Verdon, face au vide, le regard mesure le temps géologique mieux que des chiffres, et l’on écoute les rapaces se jouer des courants. À Saint-Tropez, le matin, lorsque les commerçants montent leurs étals, la ville appartient aux pas qui prennent leur temps. Ces moments n’obéissent pas au programme; ils s’accueillent quand ils se présentent, avec une disponibilité qui fait toute la richesse d’un séjour.
Un art de voyager au rythme du Var
Composer ses vacances dans le Var revient à accepter sa géographie singulière, où chaque vallée, chaque cap, chaque île a sa propre texture. Les itinéraires qui relient côte et arrière-pays sont les plus féconds, car ils permettent à la fois la baignade et la marche, la visite patrimoniale et la dégustation, le grand panorama et l’intimité d’une place de village. Entre Toulon et Saint-Raphaël, de Porquerolles aux gorges du Verdon, de Ramatuelle à Collobrières, s’inventent des chaînes de petits plaisirs qui définissent une forme de luxe sobre : le temps pris pour regarder, l’attention portée à ce que l’on goûte, le respect de la nature et des habitants.
À l’heure de repartir, la valise ramène autre chose que des souvenirs habituels. Elle contient une façon d’habiter la lumière, une sensation de sel sur la peau, un bouquet d’odeurs, une promesse de retour à une saison différente pour surprendre encore d’autres facettes. Le Var, multiple et attachant, se révèle à ceux qui lui offrent du temps; il récompense par des découvertes qui n’apparaissent pas toujours sur les cartes, mais dans les interstices du voyage, là où l’on décide de s’arrêter un peu plus longtemps.









